Les 23, 24 et 25 février 2024, l’école de formation de l’Institut La Boétie a organisé deux nouveaux stages régionaux à Caen (région Normandie) et à Lyon (région AURA).

Pour chaque stage, c’est un groupe de 50 personnes qui a été sélectionné pour y participer, à la suite d’un appel à candidatures envoyé à l’ensemble des insoumis·es des régions concernées.

Ce rapport vise à expliquer le contenu et les objectifs des stages ainsi que le processus de sélection des candidatures.

Les stages régionaux

Complémentaire aux formations locales, organisées selon la demande des boucles départementales, ils sont organisés de façon centrale, selon un calendrier qui vise à couvrir l’ensemble des régions hexagonales en une année.

Il permet ainsi à 50 personnes de chaque région qui n’ont pas la disponibilité, ou n’ont pas été sélectionnées, pour le cursus renforcé de bénéficier d’un stage intensif de trois jours. 

Le programme des stages est inspiré de celui du cursus renforcé, dans une forme évidemment très condensée et volontairement dense, sous forme de formation intensive. Il comprend les 10 modules de formation suivant :

Une soirée conviviale est également prévue dans chaque stage. L’ensemble des député·es insoumis·es des régions concernées ont été également invité·es pour y participer.

L’hébergement est pris en charge, pour les personnes qui en ont besoin, à travers des hébergements militants (appel à volontaires envoyé aux insoumis·es des villes d’accueil des stages). La restauration est prise en charge matin, midi et soir ; en revanche, le transport est à la charge des stagiaires. Aucune participation financière n’est demandée pour ces stages.

Pour permettre l’accueil des stagiaires dans de bonnes conditions pédagogiques et matérielles, chaque stage accueille 50 personnes. 

L’organisation locale – recherche et réservation des salles, de la restauration, du matériel, supervision sur place… – est assurée par une équipe de volontaires, composée essentiellement des élèves des différentes promotions du cursus renforcé qui militent dans les régions concernées. 

L’élaboration du dispositif pédagogique, la recherche des formateur·rices, la coordination des équipes locales, la composition des groupes, la coordination des hébergements militants… sont assurés par l’équipe de l’Institut La Boétie.  

L’appel à candidatures

Un mail d’appel à candidatures a été envoyé à l’ensemble des insoumis·es des régions AURA et Normandie le 21 décembre 2023 les appelant à transmettre leur candidature avant le 8 janvier.

Durant cette période de 3 semaines, 184 insoumis·es ont déposé leur candidature : 80 pour la région Normandie et 104 pour la région AURA.

La composition des groupes

L’appel à candidatures précisait que la sélection des 50 participant·es serait effectuée « selon les mêmes critères que le cursus renforcé (parité de genre ; diversité sociale, géographique ; représentativité des différents secteurs du mouvement : membres ou non de groupes d’action, du service d’ordre, des jeunes insoumis·es, etc.) ».

Le premier critère, la parité de genre, vise à corriger le biais de genre que l’on constate dans tous les appels à candidatures. Dans un premier temps, les équipes locales sont sensibilisées en amont de l’appel à candidatures pour qu’elles proposent directement aux militantes de candidater. Malgré cette démarche spécifique, 57 % des candidatures émanent d’hommes et 43 % de femmes. La composition des groupes se fait donc selon le critère de la parité stricte.

L’école de formation de l’Institut La Boétie s’inscrit dans l’histoire riche de l’éducation populaire, au service de la construction d’un bloc populaire de rupture : elle s’attache donc à ce qu’aucun de ses dispositifs de formation ne soit réservé à une élite privilégiée, en prenant en compte la diversité populaire dans la constitution de ses promotions.

Ainsi, une attention particulière est portée aux candidatures de personnes titulaires d’un CAP, BEP, baccalauréat professionnel, technologique ou général. Les personnes titulaires d’un baccalauréat ou d’un diplôme inférieur représentait 22% dans les candidatures mais elles représentent 26% dans les stagiaires retenus.

Pour prendre un autre critère, les personnes ayant un revenu mensuel inférieur à 1500 euros représentent près de la moitié des stagiaires de ces deux stages régionaux de formation.

On trouvait ainsi parmi les stagiaires : secrétaires, cuisinier, infirmières, aide auxiliaire en crèche, conducteur de train, aide soignant, préparateur de commande…

Le critère de diversité géographique vise à permettre de constituer des groupes où sont représentés un maximum de départements : le stage régional constitue en effet un moment privilégié pour faire se rencontrer des militant·es de toute la région et ainsi créer des liens entre les différents départements, en complément des boucles départementales.

Ainsi, les 5 départements de Normandie (14, 27, 50, 61 et 76) étaient tous représentés lors du stage de Caen. En région AURA, 11 des 12 départements qui composent la région étaient représentés parmi les 50 stagiaires (01, 03, 07, 26, 38, 42, 43, 63, 69, 73, 74). Seul le département du Cantal (15) n’était pas représenté, faute de candidat·es.

La localisation des stages influe fortement sur le profil des candidatures, avec une majorité de candidat·es issu·es du département où la ville d’accueil est située. Ce biais n’a pu être corrigé que partiellement dans la composition des groupes, et nécessitera une réflexion quant au choix des villes lors des prochains stages dans ces mêmes régions.

De la même façon, l’objectif de l’école de formation est d’irriguer chacun des secteurs du mouvement insoumis : groupes d’action, service d’ordre, jeunes insoumis, collaborateur·rices… 

Cela conduit donc à privilégier les candidatures impliquées dans un de ces secteurs, comme le montre l’évolution entre les candidatures et les profils retenus.

Sur les deux stages, 48% des participant·es étaient des animateurices de groupes d’action, 7% membres du service d’ordre, 20% membres des jeunes insoumis, 8% de collaborateur·ices d’élu·es et 23% de volontaires pour les événements nationaux. La sélection a tendance à accroître la part des animateurices de groupes d’action (de 35% dans les candidat·es à 48% dans la sélection) et des jeunes insoumis·es (de 15% dans les candidat·es à 20% dans la sélection).

En complément, l’engagement des candidates et candidats dans les luttes, à travers leurs engagements syndicaux, associatifs ou dans des collectifs, a également été un élément pris en compte positivement.

La composition des groupes s’est enfin attachée à l’équilibre en termes d’âges. Ainsi, 12% des stagiaires sur les deux stages avaient moins de 24 ans (8% dans les candidat·es), et 30% entre 25 et 34 ans (27% parmi les candidat·es). Mais les tranches d’âges plus âgées étaient aussi représentées puisque les 60 ans et plus représentaient eux 23% des stagiaires (25% dans les candidat·es). 

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