Jeudi 24 octobre, à l’occasion de la sortie du livre de Vincent Tiberj, Droitisation française. Mythe et réalités, l’Institut La Boétie organisait des dialogues exceptionnels entre chercheur·ses et politiques intitulés « Droite d’en haut, gauche d’en bas ? » avec Vincent Tiberj, Héloïse Nez, sociologue, Tristan Haute, chercheur en sciences politiques, Marlène Benquet, co-animatrice du département de sociologie de l’Institut La Boétie et Jean-Luc Mélenchon, co-président de l’Institut La Boétie.
L’idée d’une droitisation généralisée de la société est omniprésente dans la parole médiatique et politique. Pseudo-enquêtes d’opinion, montée électorale du RN, paniques morales réactionnaires : tout pousse à croire que les Français seraient passés à droite.
Pourtant, le dernier ouvrage du sociologue Vincent Tiberj, Droitisation française. Mythe et réalités défend une toute autre thèse : non, les Français ne se sont pas droitisés. Ils sont même de plus en plus ouverts et tolérants, et alignés sur des valeurs de gauche. En revanche, on assiste à une droitisation très nette du champ médiatique, intellectuel et politique : une droitisation « par le haut ».
La discussion s’est appuyée sur le constat de Vincent Tiberj d’un paradoxe entre l’évolution de la société française et celle de sa représentation institutionnelle, qui semblent aller dans des sens contraires. Au processus de « droitisation par le haut » s’oppose-t-elle une « gauchisation par le bas » ? Ce décalage entre la société et sa superstructure peut-il s’expliquer par une sous-mobilisation, électorale et au-delà, des groupes populaires ?
Ces dialogues éclairent le lien entre valeurs, mobilisations et représentations dans la France contemporaine afin d’apporter des pistes de stratégie face à ce « paradoxe français ».