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Le projet de loi immigration présenté par Gérald Darmanin a été rejeté par l’Assemblée nationale avant même son étude en hémicycle. Cet événement, inédit sur le plan institutionnel, approfondit la crise de régime ouverte au lendemain des dernières élections législatives. 

Mais il montre aussi autre chose : le récit imposé depuis des décennies sur le poids de l’immigration pour la France est une impasse. Par effet de surenchère, il a fini par conduire l’action politique à la paralysie. Gérald Darmanin avait pourtant annoncé le projet « le plus dur et le plus ferme présenté depuis 30 ans ». Cela n’a pas suffit. La course généralisée au discours le plus anxiogène sur l’immigration aboutit au résultat suivant : désormais ce sont les projets les plus xénophobes, ceux de la droite sénatoriale et du Rassemblement national qui ont la main. Au menu : suppression de l’aide médicale d’État pour les premiers, ou du regroupement familial pour les seconds.

Pour arrêter cette dérive, il faut rompre avec ce récit qui présente l’immigration comme un fardeau insoutenable, démarré dans les années 1980 par Jean-Marie Le Pen et qui a désormais gagné une grande partie du champ politique et médiatique. Nous affirmons au contraire que l’immigration est un apport indéniable sur le plan culturel, familial, humain pour le pays, mais aussi sur le plan socio-économique pur.

La nouvelle note de l’Institut La Boétie, coordonnée par Aurélie Trouvé et Hadrien Clouet, vise à aider ce renversement du récit sur l’immigration, pour proposer un contre-récit positif sur l’immigration. 

En s’appuyant sur de nombreuses études scientifiques, fondées sur l’étude concrète des tendances socio-économiques, elle démontre que l’immigration a une contribution positive à la société française sur le plan socio-économique : finances publiques, emploi, consommation, droits sociaux, etc.

Résumé de la note

La contribution nette des immigrés aux finances publiques est positive. Leurs contributions en impôts et cotisations sociales font plus que compenser les transferts qui leur sont versés. En effet, les personnes immigrées sont en plus grande proportion des actifs jeunes que les natifs. Du fait de leur démographie, ils contribuent aussi largement au système de retraites à travers leurs cotisations sociales, quel que soit le secteur dans lequel ils travaillent. Ainsi, les politiques sélectives d’immigration sont tout à fait contre-productives.

Les politiques répressives de l’immigration sont, elles, très coûteuses. Enfermement, éloignement, expulsions : un rapport parlementaire de 2018 avait chiffré à un demi-milliard d’euros par an d’argent public leur coût total. Redéployer en partie ces dépenses vers des dispositifs visant une meilleure insertion dans l’emploi des personnes immigrées, comme l’apprentissage du français, aujourd’hui première barrière à l’emploi, serait au contraire un apport positif pour l’économie comme pour les finances publiques.

L’immigration a également un effet positif sur l’économie à travers l’emploi et la consommation. Une augmentation de 1 % en un an du taux d’immigration en France génère en moyenne une augmentation du PIB par habitant de 0,3978 %. En effet, beaucoup de travailleurs immigrés occupent des métiers essentiels dans le domaine des services à la personnes ou de la petite enfance par exemple. Ces emplois contribuent aussi à augmenter le taux d’activité des femmes non immigrées. Par ailleurs, le regroupement familial augmente la part des dépenses des ménages immigrés dirigée vers l’économie française et augmente la consommation.

L’immigration a aussi des effets positifs sur la réputation de la France. L’immigration estudiantine le montre très bien. Une très grande proportion de personnes étudiantes immigrées en France recommandent la France auprès de leur proche pour y travailler, y effectuer un voyage touristique ou consommer ses produits.

La régularisation des sans-papiers profite à tous les travailleurs. Les travailleurs immigrés voient leur rapport de force face aux employeurs s’améliorer, et les études faites sur des cas historiques montrent une hausse des salaires et une baisse du chômage. 

Les aides à la santé, comme l’aide médicale d’État (AME), permettent de prévenir des épidémies, et, en intervenant en amont, évitent des soins très coûteux. Enfin, les luttes des immigrés participent à la lutte des classes et arrachent des victoires universelles : la reconnaissance du saturnisme comme maladie professionnelle, de la traite d’êtres humains dans le cadre du travail…

La note complète est disponible sur notre site et en PDF

Pour tout renseignement supplémentaire, contact presse : Claire Jacquin / 06 83 59 82 39 / cjaquin@institutlaboetie.fr


À propos de l’Institut La Boétie : Fondation insoumise, l’Institut La Boétie se donne l’ambition d’être à la fois un lieu d’élaboration intellectuelle de haut niveau et un outil d’éducation populaire. Il est une interface de dialogue permanent entre monde intellectuel, universitaire et culturel et combat politique. L’Institut La Boétie est co-présidé par Clémence Guetté et Jean-Luc Mélenchon.

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