Le cursus renforcé :
Le cursus renforcé de l’école de formation de l’Institut La Boétie a été lancé en janvier 2023. La deuxième promotion, dénommée Thomas Sankara, a terminé son parcours en septembre 2024, tandis que la troisième, la promotion Angela Davis, se poursuit jusqu’en janvier 2025.
Il s’agit d’une formation militante ambitieuse et exigeante, organisée sur dix week-ends sur une période d’un an (avec présence obligatoire), autour de quatre parcours : matérialisme historique, humanisme global, ère du peuple et enjeux contemporains et pratiques militantes.
Le cursus renforcé, aux côtés des formations locales pour les boucles départementales et des stages régionaux, répond à l’objectif de la galaxie insoumise de développer la formation. Cet objectif est central dans la stratégie de construction de l’Union populaire et pour la révolution citoyenne.
La constitution de la promotion :
Le cursus renforcé accueille 70 militant·es par promotion, à raison de deux promotions par an.
Cette limite s’impose à nous pour des raisons pédagogiques, car il est très difficile pour les professeurs, au-delà de ce nombre, d’adapter leurs cours aux profils très différents des promotions, de garantir une certaine interactivité et de permettre l’échange collectif.
Elle s’impose aussi pour des raisons matérielles, telles que la disponibilité des salles et la capacité financière de l’Institut La Boétie. En effet, le cursus représente un coût conséquent puisque les billets de train, l’hébergement et les repas sont pris en charge par l’Institut, et que la participation financière des élèves, progressive selon les revenus (cf. barème en annexe), ne représente qu’environ 10 % du total.
La quatrième promotion :
Le 4 septembre 2024, nous avons lancé un appel à candidatures auprès de l’ensemble des insoumis·es inscrit·es sur la plateforme. Nous avons reçu 1313 réponses, soit une augmentation de 70 % par rapport au nombre de candidatures reçues pour la troisième promotion. Il est à noter qu’un candidat sur cinq s’est inscrit sur la plateforme après le 9 juin 2024, et un sur trois après le début de l’année 2024. Près de 28 % des candidats avaient moins de 25 ans, et près d’un sur deux moins de 30 ans.
Il nous a fallu donc en choisir 70, soit 5,3 % des candidatures.
Il est donc évident que de très nombreuses bonnes candidatures n’ont pas pu être retenues cette fois-ci, comme lors des trois premières promotions. Il est donc conseillé à celles et ceux qui souhaitent faire le cursus renforcé de candidater à plusieurs reprises. 272 candidat·es pour cette quatrième promotion l’avaient déjà été pour l’une des trois premières promotions.
La composition des promotions, prise en charge par l’équipe de l’Institut La Boétie, vise à respecter certains critères : la représentation des différents secteurs du mouvement, la diversité géographique, la représentativité de différents milieux sociaux.
Les différents secteurs de la France insoumise :
Pour composer ces promotions, la première étape consiste à consulter différents pôles du mouvement insoumis. Cela correspond à l’objectif de refléter et servir la France insoumise en tant que mouvement polycentrique, où l’engagement militant peut prendre des formes diverses.
À ce titre, ont été consultés : le pôle des groupes d’action, les jeunes insoumis·es, le pôle des événements nationaux, le service d’ordre, et le pôle formation des élu·es locaux·les et radicalités communales.
Parmi les candidat·es, 61 % étaient membres d’un groupe d’action. Logiquement, c’est beaucoup plus parmi les sélectionné·es : 81 %. La même évolution vaut pour les animateur·ices de GA (respectivement 21 % et 56 %) et les membres des jeunes insoumis·es (respectivement 19 % et 30 %). Nous nous sommes également appuyés largement sur le vivier des volontaires sur les événements nationaux (20 %), des ancien·nes candidat·es (20 %) et du service d’ordre (10 %).
La représentativité géographique :
L’objectif du cursus renforcé de l’école de formation est de former des militant·es insoumis·es de toutes les régions de France, mais aussi de territoires différents : centres-villes, quartiers populaires, quartiers ruraux.
Dans les candidatures, la région Île-de-France était, sans surprise, sur-représentée avec près de 29,2 %. D’autres régions sont en revanche sous-représentées, comme le Centre-Val-de-Loire (2,4 %), la Bourgogne-Franche-Comté (2,4 %) ou la Bretagne (4 %).
La sélection a donc permis de rééquilibrer la répartition entre régions. Par exemple, les Francilien·nes sont 21,4 % dans la promotion finale et Auvergne-Rhône-Alpes passe de 11,6 % des candidat·es à 10 %. À l’inverse, la Bourgogne-Franche-Comté passe de 2,4 % à 5,7 %, la Normandie et la Bretagne de respectivement 4,6 % et 4 % à 5,7 % chacune.
Au niveau des départements, 48 sont représentés (49 dans la promotion précédente). Quatre le sont pour la première fois (Gard, Haut-Rhin, Somme, Territoire de Belfort). Il s’agit autant de départements urbains comme Paris, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne, le Val-d’Oise, le Nord, les Bouches-du-Rhône, la Haute-Garonne, que de départements ruraux comme la Mayenne, l’Yonne, le Lot, le Jura, les Ardennes ou la Creuse.
La représentativité sociale :
L’école de formation de l’Institut La Boétie a aussi vocation à réunir les différentes couches du peuple au sein de ses promotions. Nous nous inscrivons dans la tradition de l’éducation populaire : pour nous, la formation militante ne doit pas être réservée à une élite privilégiée. Le mouvement de la révolution citoyenne doit avoir à son service des femmes et des hommes issu·es du peuple.
Du point de vue du niveau de diplôme, le vivier de candidatures avait, là aussi sans surprise, une forte surreprésentation des niveaux universitaires élevés, avec 35 % des candidat·es titulaires d’un Bac+5.
Entre les candidatures et la promotion finale, la proportion des titulaires d’aucun diplôme ou d’un CAP/BEP est passée de 5,2 % à 5,7 %. Celle des personnes titulaires d’un baccalauréat comme diplôme le plus élevé est passée de 17,9 % à 41,4 %. À contrario, la part des titulaires d’un Bac+5 passe entre le vivier de candidatures et la promotion de 35 % à 24 %.
Du point de vue du niveau de revenu, les faibles revenus sont particulièrement représentés dans la sélection, et même sur-représentés par rapport à leur présence dans le vivier de candidatures.
L’âge :
Le choix de l’Institut La Boétie, dès la première promotion du cursus renforcé, a été de favoriser dans la sélection les tranches d’âge les plus jeunes, ce qui est cohérent avec l’objectif de formation et la ligne stratégique du bloc populaire qui a besoin d’une forte mobilisation de la jeunesse.
Logiquement, la quatrième promotion fait la part belle aux catégories de moins de 30 ans. C’est à la fois le reflet d’une stratégie de développement dans la jeunesse mais aussi du vivier de candidatures, exceptionnellement jeune. Ainsi 11 % des élèves ont 20 ans ou moins et 26 % entre 21 et 25 ans. L’âge médian de cette promotion est de 30 ans et l’âge moyen de 34 ans.
Mais le cursus est ouvert à tous les âges, et les autres tranches d’âge ne sont pas oubliées : 19 % des sélectionné·es ont entre 31 et 40 ans, 13 % de 41 à 50 ans, 13 % de 51 à 60 et 4 % ont plus de 60 ans.
Conclusion :
Bien sûr, tout processus de sélection est critiquable sur tel ou tel point. Certains choix sont d’ailleurs très difficiles à faire, et si nous pouvions agrandir les promotions du cursus renforcé, nous le ferions et en serions les premiers soulagés.
C’est d’ailleurs pour cette raison que nous proposons d’autres possibilités de formation avec les stages régionaux, dont des sessions ont déjà eu lieu à Marseille, Nantes, Lille, Strasbourg, Toulouse, Lyon et Caen et sont d’ores et déjà programmées à Bordeaux et Tours, ainsi qu’avec les formations locales pour les boucles départementales disponibles sur notre site internet.
Nous pensons indispensable de faire, à chaque sélection, cet exercice de transparence sur la composition des promotions du cursus renforcé et d’expliquer ses étapes : consultation des pôles de la France insoumise et respect des équilibres géographiques, sociaux et d’âge.
Ce processus, comme tout ce que nous faisons, s’explique par nos objectifs politiques : re-connecter pensée critique et action révolutionnaire.